Tarik Krim - Un des meilleurs développeurs français à Ionis-STM !          
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L'école de la double compétence
Technologique et manageriale

Un des meilleurs développeurs français à Ionis-STM

Vice-Président du Conseil National du Numérique en charge des écosystèmes et de l’international, Tariq Krim a remis un rapport sur le développement informatique en France à Fleur Pellerin, ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique. Celui qui est également fondateur du site Netvibes et PDG de Jolicloud y présente une centaine de développeurs français qui, selon lui, participent au rayonnement de la France dans ce secteur. Parmi les nombreuses personnalités retenues par l’entrepreneur se trouve notamment Marc Espie, un des spécialistes mondiaux du système d’exploitation libre… et responsable de la filière management et ingénierie informatique à Ionis-STM !

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Quel est exactement votre rôle au sein de Ionis-STM ?
C’est d’abord un rôle d’enseignement. Ma première mission, c’est d’expliquer à mes étudiants des techniques rigoureuses au niveau informatique. Typiquement, quand on écrit les lignes de code d’un logiciel et que cela fonctionne, ce n’est jamais totalement par hasard : cela a été conçu, fait – et corrigé – dans cette optique et ça nécessite une rigueur d’ingénieur. J’essaie donc de m’arranger afin que nos étudiants aient, à terme, ce genre de rigueur.
Ma deuxième mission, c’est de faire de la veille pour être en phase avec ce qui se fait dans le domaine. De par mon parcours, j’ai forcément accès à pas mal de gens en termes de sécurité informatique : cela me permet d’expliquer aux étudiants ce qui se fait aujourd’hui et les risques à prévenir demain plutôt que ce qui se faisait avant-hier. La question de la sécurité informatique, qui est devenue aujourd’hui cruciale et manque cruellement de ressources, est pour moi une préoccupation de longue date. Elle fait d’ailleurs l’objet d’un programme à part entière à Ionis-STM depuis près de 15 ans maintenant. Nous avons d’ailleurs eu des étudiants « classiques », mais également de nombreux professionnels issus de la marine nationale venus se former car cela correspondait complètement à leurs préoccupations.
A côté de ça, il y a aussi l’idée de partager une passion et de montrer aux étudiants que « faire du technique » n’est pas nécessairement ennuyant : il y a quand même de nombreux moyens pour s’exprimer et faire des choses intéressantes !

Le top 100 dressé par Tariq Krim vous met principalement en avant pour votre investissement au sein de la communauté OpenBSD.
Qu’est-ce exactement ?

C’est un système d’exploitation, comme peuvent l’être Windows pour un poste de bureau ou Android pour un smartphone. Pour connaître les racines du projet, il faut remonter 25 ans en arrière, à l’Université de Berkeley en Californie, à une époque un peu hippie, car « BSD » signifie « Berkeley Software Distribution ». En fait, la particularité d’OpenBSD est qu’il s’agit d’un système d’exploitation que quasiment tout le monde utilise sans le savoir : c’est une partie intégrante de toute l’infrastructure du réseau ! Dès qu’on a de très gosses machines et serveurs, ça va être soit un système OpenBSD, soit un système assimilé qui va servir à faire de très grandes choses. Par exemple, Netflix, la plus grande entreprise de vidéos à la demande outre-Atlantique, a toutes ses machines qui reposent sur un BSD. Sur OpenBSD, on a développé certains sous-logiciels spécifiques qui sont utilisés partout : en sécurité réseau, pour se connecter à distance sur des machines, etc. Beaucoup de gens utilisent aussi OpenSSH, un des « bébés » d’OpenBSD. Cela correspond, en gros, à la moitié des accès réseau sécurisés en admin !

Quel est votre rôle au sein de cette communauté ?
Cela fait une bonne quinzaine d’années que j’y participe. Comme c’est du logiciel libre, j’ai d’abord commencé à étudier la chose, à échanger avec d’autres personnes, à me dire que ça avait l’air cool… Et puis, de fil en aiguilles, je me suis mis à apporter des corrections, à me dire que telle ou telle partie pourrait être améliorée, etc. 15 ans plus tard, en termes de nombre de contributions, je dois être le deuxième développeur du projet ! Et forcément, comme c’est du système d’exploitation avec plein de composants divers et variés, cela veut dire aussi que j’interagis avec beaucoup de projets extérieurs et me retrouve à envoyer des rapports de bugs, voire des correctifs.

Les élèves ont-ils conscience d’avoir en face d’eux l’un des experts mondiaux en système d’exploitation libre ?
(rires) Certains oui. Par exemple, maintenant qu’on a des vidéoprojecteurs installés un petit peu partout, je leur fait du « live coding » où je leur montre comment fonctionnent certaines choses en leur écrivant le code à la volée… et en général, je ramasse un certain nombre de mâchoires par terre ! (rires) Les étudiants sont souvent surpris de la vitesse avec laquelle on peut écrire des codes qui fonctionnent. Mais cela, au fond, ce n’est pas très surprenant : un professionnel, sur du code informatique, va aller dix fois plus vite qu’un étudiant.
Après, c’est vrai que les étudiants n’ont pas tous conscience de mon parcours. Mais bon, comme par modestie je ne me considère pas vraiment comme tel, cela peut se comprendre ! (rires) Par contre, c’est vrai que ce rapport me fait chaud au cœur car OpenBSD représente quand même un investissement personnel important. Je ne recherche pas spécialement de reconnaissance mais savoir que les gens s’intéressent à ce qu’on fait et se rendent compte qu’il se passe des choses intéressantes, c’est toujours agréable.

D’autres développeurs sont également issus de différentes écoles du Groupe IONIS. Découvrez l’intégralité de ce top 100 avec le slideshare ci-dessous.

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