Café Carrière : de Ionis-STM à la finance alternative avec Naji Mtaa-Lah - Ionis-STM          
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L'école de la double compétence
Technologique et manageriale

Café Carrière : de Ionis-STM à la finance alternative avec Naji Mtaa-Lah

Naji Mtaa-Lah (Ionis-STM promo 2006) était l’invité d’un Café Carrière le 19 février pour parler de son parcours atypique et de l’importance de l’audace dans le monde professionnel. Après huit années à travailler en tant que consultant en finance à travers différents pays, il décide aujourd’hui de lancer sa propre société d’investissement, Native Capital, suivant les préceptes d’un domaine assez méconnu en France : la finance islamique.

naji_cafe_carriere03.jpgnaji_cafe_carriere01.jpgComprendre pour avancer
La dernière fois que Naji Mtaa-Lah était présent entre les murs de Ionis-STM, c’était pour l’obtention de son diplôme en management & informatique. « Je suis content de revenir après huit ans passés dans le monde de l’entreprise », assure-t-il avec le sourire aux étudiants de cette école où il s’était inscrit pour acquérir une double compétence après « deux premières années de médecine, une année de biologie » mais surtout « cinq ans d’informatique à Epitech ». Son plaisir est sincère et ça se sent : à ses yeux, c’est d’abord grâce à Ionis-STM qu’il a pu se familiariser avec le monde professionnel. « La diversité des profils ici permet d’avoir un pied dans l’entreprise, avance-t-il. Elle permet de se mettre à la place des autres pour mieux les comprendre. » La compréhension, c’est un des leitmotivs de Naji. Comprendre son environnement (« Il faut faire un pas vers les autres pour leur permettre d’exprimer leurs besoins et y répondre ») mais surtout se comprendre soi-même. « Il faut faire vivre ses envies, avoir une réflexion sur l’équilibre qu’on veut atteindre dans la vie et le construire, explique-t-il. Ce qui est important, c’est de savoir créer sa propre route. »

Parcourir le monde grâce à sa formation
La route de Naji a longtemps été celle d’un consultant. Après un stage de fin d’études chez Axa France Services, il obtient son premier CDI chez Capgemini « pour assister les métiers d’une banque de détail ». Toujours chez Capgemini, il assistera ensuite Natixis en Inde, puis la Société Générale au Vietnam. Cette casquette internationale, il continuera de la porter en quittant Capgemini pour Accenture où il restera six ans avec notamment une mission en Belgique chez ING Direct concernant les crédits à la consommation.

Ne jamais hésiter à sortir du cadre
C’est à cette période qu’il développe un goût de plus en plus prononcé pour la finance, un domaine auquel il n’était pour autant pas spécifiquement formé : « Je n’ai pas fait le master finance & informatique, mais ce n’était pas un frein. J’ai abordé le coté finance en termes de projets, de management. En gérant les projets, tu acquiers les compétences. Tout ça, c’est une question d’appétence. Il ne faut pas rester dans son cadre. » Suivant cette démarche qui lui est chère, il décide au même moment d’affirmer « sa volonté d’investissement citoyen » en participant à la création d’un think tank, le Club Ambitions & Emergences : « On se rend alors compte que c’est facile d’atteindre des gens influents, des ministres, si on s’en donne les moyens et qu’on se dit que c’est possible. Dans l’entreprise, c’est la même chose car il faut créer son parcours et ses propres opportunités en allant voir les gens avec une accroche réfléchie. Il ne faut pas se mettre de frein : ce sont des humains comme nous. »

naji_cafe_carriere02.jpgLa crise comme déclic
En 2008, la crise est plus que jamais présente et touche de plein fouet Accenture en Belgique. Le consultant en profite pour entamer une réflexion plus globale sur l’économie et ses améliorations. Il découvre alors la finance islamique. Après une formation d’une année en Charia appliquée au monde des affaires où il trouve « plein de réponses à des questions très concrètes », il décide de quitter sa société pour fonder Native Capital avec un ami expert en finance rencontré à Accenture. « C’est une société d’investissement qui repose sur des critères sociaux et basé sur l’éthique islamique », détaille-t-il. Native Capital accompagnera les entreprises qui font preuve de justice, d’équité, de transparence, de responsabilité sociale et qui s’interdisent la prise d’intérêt. Là encore, Naji sait qu’il sort du cadre car, même si elle est développée dans plusieurs pays d’Europe, la finance islamique « n’existe pas » vraiment en France : « Certains pensent que, s’il n’y a pas de concurrent et pas d’acteur, c’est qu’il n’y a pas de marché possible. Nous préférons nous dire qu’il y a peut-être un risque d’image que les acteurs ne veulent pas prendre. On veut casser les codes et on ne veut surtout pas avoir peur de faire quelque chose par conviction. Notre différence avec une banque normale se fait sur le sourcing de projets, par sur la technicité. » Un défi audacieux qui commence déjà à payer : Native Capital va ainsi financer la construction de restaurants spécialement adaptés aux sportifs.


Les Cafés Carrières de Ionis-STM sont des rendez-vous privilégiés durant lesquels des professionnels diplômés de l’école viennent présenter leur métier et prodiguent des conseils aux étudiants actuels.

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