Sofiane Nait-Mouloud - Auteur de Les Maudites - Ionis-STM          
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L'école de la double compétence
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Sofiane Nait-Mouloud – Les Maudites

Couverture du live "Les Maudites" de Sofiane Nait-Mouloud

Bonjour Sofiane,

Pendant votre année de formation à IONIS STM (à l’époque masteres EPITA), vous avez publié un livre intitulé « les maudites », pourriez-vous nous retracer ce parcours d’écrivain, parallèle à votre parcours professionnel ?

Je pense qu’il est un peu tôt pour parler d’ « écrivain ». Beaucoup de gens parlent de « don » mais en réalité, il s’agit d’une passion, mais être passionné ne suffit pas pour aller jusqu’au bout d’un projet. Il a fallu beaucoup de travail et de la persévérance. Il a fallu aussi croire en soi…

Quand avez-vous commencé à écrire ? D’où vous vient ce goût pour l’écriture?

J’ai commencé à écrire en arabe (ma 1e langue non-maternelle) et ensuite le français (2e langue que j’ai apprise à l’école).
J’ai commencé à écrire quand j’étais adolescent. Aujourd’hui les adolescents communiquent beaucoup avec les SMS, il y a 15 ans (dans la région où j’ai grandi, beaucoup de choses étaient taboues) j’écrivais de petits poèmes pour simplement communiquer des choses difficiles à dire de vive voix.
Par la suite, cette passion pour l’écriture est née et s’est développée par la lecture. J’ai toujours admiré chaque auteur, j’étais fasciné par leur capacité à créer des histoires, à jouer avec les mots, à créer des émotions et parler de choses que la société interdisait de dire librement. Je considérai l’écriture comme un moyen de s’affranchir des tabous et des lois sociales, culturelles ou religieuses, en deux mots, écrire pour moi était synonyme de « j’écris donc je suis ».
C’est ainsi que mon rêve est né, je voulais, un jour, devenir écrivain…

Comment s’est passé le cheminement jusqu’à l’édition de ce premier roman ?

Une fois que j’ai fini d’écrire et de le corriger (fin 2005), j’ai mis un mois avant de l’envoyer à la 1e maison d’édition. La raison était que j’avais très peur qu’il soit rejeté. J’ai donc choisi une maison très réputée, pour m’assurer qu’il soit rejeté… c’était ma façon de me jeter dans le bain! Il a été effectivement rejeté, je l’ai donc renvoyé à 5 autres éditeurs, et j’ai reçu 3 réponses négatives et 2 ne m’ont jamais répondu. J’ai donc arrêté de l’envoyer. Un an plus tard (fin 2006) je suis tombé par hasard sur un éditeur sur internet, j’ai envoyé mon manuscrit. L’éditeur a répondu favorablement et les choses sont allées vite; corrections de l’éditeur, choix de la couverture, rédaction de la 4e de couverture, signature du contrat… et publication : ce processus a mis 2 mois.

Pourriez-vous nous parler en quelques mots de votre roman ?

Les maudites voulait raconter le destin de deux femmes, Na-Baya et Fériel, mais finit par raconter celle du personnage principal, fils de la première, amant de la seconde.
Anzar est un petit garçon élevé par sa mère dans un village en Algérie, son père étant partit s’exiler en France et ne jamais revenir ni donner de signe de vie. Anzar a grandi avec une haine totalement nourrie de l’amour de sa mère, il n’acceptait pas qu’une femme soit abandonnée… Il n’avait qu’un seul objectif, finir ses études de droit, trouver son père et le traîner devant les tribunaux.
En marge de cette histoire, une autre se déroule, celle de Fériel, adolescente puis femme qui transgresse dans le secret toutes les règles d’une société religieuse et conservatrice… elle voulait être libre, elle a fini par être libre, quitte à payer cher cette liberté.

Votre roman est empreint de beaucoup d’émotion, d’implication, est-ce tiré
de votre propre expérience, purement fictif ?

Il me parait impossible d’écrire quelque chose de purement fictif. Quoi que l’on écrive est emprunt de faits réels. « Les maudites » est largement inspiré d’un constat difficile à nier, les femmes sont moins libres que les hommes et de fait ne disposent pas des mêmes droits, de la même liberté de choisir leurs vies. Ce constat est particulièrement vrai dans les sociétés religieuse ou conservatrices comme celle où j’ai grandi.
Par moments, je me suis inspiré de certains faits vécus mais je les ai complètement détournés et amplifiés pour leur donner une dimension romanesque de façon à porter l’attention sur des choses qui me semblaient importantes.
« Les maudites » essaye de faire ressortir une chose aussi : les femmes sont les seules à pouvoir changer leur destin.

Aujourd’hui, quels sont vos projets d’écriture ?

Je suis parti sur l’idée d’écrire une histoire dépassionnée o&ug
rave; il ne s’agira ni de défendre telle ou telle conception des choses, telle ou telle valeur, ni de dramatiser des faits, ni d’exprimer une colère. Il s’agira d’une histoire simple, de gens simples qui vivent heureux et qui ne voient dans la vie qu’une merveilleuse occasion d’aimer, d’aller de l’avant et d’offrir le meilleur aux gens qui les entourent. C’est encore un défi… Rendez-vous fin 2010.
Merci Sofiane.
Nous attendons impatiemment votre prochain roman.

Pour en savoir plus : roman disponible sur www.amazon.fr
Les maudites, éditions Editeur Indépendant, 2007.

Sofiane Nait-Mouloud a suivi le post master « management des systèmes
d’information ».
Il est aujourd’hui consultant en Business Intelligence chez Values Associates.

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