Former aux métiers de décision dans le secteur énergétique - Ionis-STM          
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L'école de la double compétence
Technologique et manageriale

Former aux métiers de décision dans le secteur énergétique

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Entretien avec Jean-Bernard Sigaud, intervenant à Ionis-STM, coordinateur au sein de la filière « Energie et Management ».

Diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole du Pétrole et des Moteurs, Jean-Bernard Sigaud a effectué l’intégralité de sa carrière chez Total à des postes de direction technique, de direction de la recherche, de direction stratégique et de relations institutionnelles et fait partie de l’association « Total professeurs associés » (TPA) dont l’objectif est de faciliter la rencontre entre le monde pétrolier et les grandes écoles et l’université. Il est intervenant à Ionis-STM et coordonne les cours assurés par TPA dans le cadre de la filière « Energie et Management » , conjointement avec Daniel Saincry.

En quoi consiste votre enseignement sur l’énergie à Ionis-STM ?

Mon enseignement à Ionis-STM prend deux aspects : un panorama de l’ensemble du secteur énergétique, en remontant des sources primaires jusqu’aux produits finaux d’une part et un approfondissement de la dimension de développement durable d’autre part. Comment faire en sorte de faire correspondre chaque type d’énergie à chaque besoin particulier ? Comment éviter le gaspillage des ressources ? Comment restreindre les émissions de gaz à effet de serre (GES) ? Comment mesurer la quantité émise et capturer le surplus de GES ? Voilà autant de questions que mes interventions soulèvent et explorent.

Mes cours doivent faire acquérir aux étudiants les points de repère, le cadrage et la rigueur nécessaires à une véritable prise de recul et à une vraie réflexion sur le secteur dans lequel ils vont être amenés à travailler. En effet, dans leur futur métier, à des postes décisionnels, ces étudiants devront se garder d’être dogmatiques, tout considérer, arbitrer et trancher correctement et avoir une vision globale et objective.

Quelle pédagogie pour quelles compétences ?

Afin de rendre le cours plus vivant et plus interactif, je l’alimente avec de nombreux exercices prenant la forme de questions. Connaissez-vous le rendement énergétique d’un moteur de voiture, d’une centrale électrique ou d’une chaudière ? Comme cela se compare-t-il ? Pourquoi ? Afin d’élargir la vision des étudiants et leur donner conscience de l’étendue des données d’un problème, je fais quelques petits détours par des notions concrètes d’ingénierie, d’économie ou de management : par la thermodynamique, par les prix – différence entre le coût de production, le prix de marché, la valeur d’usage -, par les notions de frais fixes et de frais variables.

Tandis que j’interviens sur les domaines généraux, mes collègues, dont je coordonne l’enseignement, font des zooms sur l’exploration pétrolière, le raffinage du pétrole, la chaîne gazière, le charbon, la génération électrique, la gestion de projet dans l’industrie pétrolière etc. Les étudiants doivent également travailler sur un projet d’études leur permettant de mieux structurer et d’approfondir leurs connaissances. Le thème en était l’an dernier « L’énergie dans les transports, et en particulier dans l’automobile ». Au final, l’objectif est d’amener les étudiants à être prêts à commencer ou poursuivre leur carrière avec les meilleurs atouts sur des métiers de chefs de projet dans des sociétés de service ou d’ingénierie, des métiers d’ingénieurs dans l’industrie du secteur énergétique, des postes d’intérêt général dans des collectivités locales souhaitant aménager leurs systèmes de fourniture en énergie.

Comment percevez-vous l’évolution du secteur énergétique ? Quelles conséquences pour le futur décideur ?

Le secteur de l’énergie s’est transformé de manière assez significative ces dernières années. Il y a des évolutions souhaitables, notamment avec le développement des énergies renouvelables. Mais aucune de ces énergies n’est exempte d’inconvénients : les éoliennes font du bruit, les barrages hydro-électriques sont nocifs pour les poissons, l’exploitation de la biomasse porte atteinte aux cultures agricoles, la sélection des espèces les plus productives pour un meilleur rendement met à mal la biodiversité… Rien ne se fait sans qu’il y ait un prix à payer. Il y a également beaucoup d’interactions entre les différentes filières. D’où la nécessité d’avoir une vision globale des choses pour les futurs décideurs.

A côté des évolutions souhaitables, il y a les évolutions forcées. L’énergie qui s’est le plus développée dans le monde depuis une dizaine d’années est le charbon – moins cher et plus abondant pour les pays en voie de développement comme la Chine ou l’Inde. Avec un impact non négligeable sur les émissions de dioxyde de carbone. Des recherches sont faites actuellement sur les moyens de piéger ce dioxyde de carbone en le récupérant puis en l’enfouissant dans des structures souterraines comme celles qui ont généré les gisements de gaz naturel. C’est alors l’idée de responsabilité de l’ingénieur qui entre en jeu et demande d’être approfondie.

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