Mélanie Menara : « Ce qui me manquait, c’était le côté business »          
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L'école de la double compétence
Technologique et manageriale

Mélanie Menara (Ionis-STM promo 2017) : « Ce qui me manquait, c’était le côté business »


Pensés pour les docteurs (Bac+8) et professionnels de la santé, les MBA Intensifs en Biotechnologies & Management de Ionis-STM permettent aux profils scientifiques d’accéder rapidement à des postes davantage tournés vers la gestion de projets, le business, le management ou encore le marketing. Aujourd’hui Business Developer chez NetCancer, une plateforme de formation et d’information en cancérologie à destination des professionnels de santé et des métiers de l’industrie pharmaceutique, Mélanie Menara (Ionis-STM promo 2017) fait justement partie de celles et ceux qui ont fait confiance à ces MBA pour changer de vie professionnelle.


Mélanie Menara


Après un parcours étudiant assez dense, composé d’un BTS, d’une licence professionnelle, d’un Master 1, d’un Master 2 puis d’un doctorat, vous avez choisi de rejoindre Ionis-STM. Pourquoi ?
Mélanie Menara : J’avais effectivement un parcours scientifique bien complet ! Pourtant, à la fin de ma thèse, j’ai surtout ressenti le besoin et l’envie de faire autre chose. J’aimais toujours la science, mais je voulais l’aborder d’une autre manière. Et ce qui me manquait, c’était le côté business que je ne connaissais absolument pas. Voilà pourquoi j’ai choisi de rejoindre Ionis-STM : l’école me permettait de découvrir ce côté-là, tout en proposant une formation très condensée de quatre mois de cours et six mois de stage. C’est ce que je recherchais car, après huit ans d’études, je ne me voyais pas rester encore six mois ou un an en cours.

Quand cette envie d’approfondir l’aspect business est vraiment arrivée ?
Véritablement lors de ma 3e année de thèse, quasiment cinq mois avant la fin. Je me demandais de plus en plus ce que j’allais faire après et surtout ce que je voulais faire. C’est là que le déclic est survenu : j’ai compris que je ne voulais pas devenir chercheur ni rester derrière une paillasse toute ma vie, en espérant monter des projets et récolter de l’argent pour avancer. J’ai alors commencé à chercher une formation me permettant de « tester » l’industrie pharma via un stage et voir si ce côté business pouvait me convenir.

Quelle différence ressent-on lorsqu’on passe d’études très techniques et scientifiques à une formation axée sur la double compétence ?
Cela change tout. Le marketing, le management de projets… tout ça était complètement flou pour moi avant d’arriver à Ionis-STM. Et si les cours m’ont permis d’y voir plus clair, c’est surtout sur le terrain, lors de mon stage, que j’ai vraiment su ce que cela signifiait… et ça n’avait rien à voir avec ce que j’avais pu connaître par le passé ! Il a fallu tout réapprendre et s’approprier une autre méthode de travail… En thèse, on est principalement seul – c’est votre projet, vos résultats – alors qu’en entreprise, on est amené à interagir au quotidien avec de nombreuses personnes toutes sauf identiques. Rien que l’écriture d’un mail peut être différente d’un univers à l’autre !



Du Bachelor au MBA Intensif, la gestion de projets au contact de professionnels fait partie du quotidien des étudiants de Ionis-STM


Cette dimension humaine vous manquait-elle à l’époque ?
Lors de ma thèse, j’ai eu la chance de pouvoir collaborer de façon épisodique avec d’autres équipes de recherche, mais cela n’a rien à voir avec ce que j’ai pu connaître chez Ionis-STM. La formation étant axée sur la gestion de projets en équipe, je rencontrais à chaque fois des gens différents, avec des parcours différents et des méthodes de travail différentes. Cela demande de s’adapter afin de pouvoir avancer ensemble. Et forcément, cela vous pousse à évoluer. C’est une super expérience.

Parmi vos quatre mois de MBA Intensif, quel cours vous a le plus marquée ?
La semaine méthodo, soit la toute première semaine du cursus, animée par Michel Sasson. C’est elle qui m’a le plus bousculée. Les projets te font sortir de ta zone de confort, tu es beaucoup sollicité à l’oral, tu dois t’organiser en petit groupe de travail… C’est dur, mais c’est comme ça que tu avances, que tu progresses et que tu apprends plein de choses. Certes, ce n’est pas forcément agréable sur le coup, mais c’est nécessaire. En tout cas, c’est probablement le moment où j’ai été le plus mise en difficulté durant ces quatre mois.

Votre stage s’est ensuite déroulé chez l’entreprise pharmaceutique Roche. Comment l’avez-vous obtenu ?
Fin 2016, Ionis-STM a pu fournir à ses étudiants des places pour participer à une soirée de recrutement, justement organisée par Roche. L’objectif de l’entreprise était alors de sélectionner sur CV, 50 étudiants, en sachant que seuls 15 d’entre eux allaient pouvoir être recrutés au final. Ayant fait partie des profils retenus au sein de Ionis-STM, j’ai pu recevoir en amont sept offres de stage pour n’en choisir que deux et enfin passer un unique entretien très dense et au format speed dating lors de la soirée, avec un manager et le responsable RH en même temps. Par chance, je suis tombée sur l’offre de chef de produit que je visais. Cela m’a permis ensuite d’avoir un second entretien chez Roche quelques jours après, non pas dans le marketing comme initialement prévu, mais sur le secteur médical. Lors de ce dernier, j’ai à nouveau répété mon envie de goûter au marketing malgré mon profil scientifique, ce qui m’a permis d’obtenir un autre entretien pour, au final, obtenir ce stage en tant que chef de produit junior cancer immunothérapie !



Cette première expérience en entreprise était-elle particulière ?
Forcément, oui. Les premiers jours ont été assez « difficiles » : je devais m’adapter à un nouvel environnement, découvrir et comprendre les process propres à une « Big Pharma », etc. Ayant tendance à être assez dure avec moi-même, je n’aime pas ce temps de latence que l’on peut connaître au début lorsqu’on arrive à un poste. Il faut pourtant passer par cette phase, histoire d’apprendre, de mieux connaître les projets et d’avoir toutes les clés en main afin de pouvoir avancer et intervenir de la meilleure manière possible. Une fois cette transition faite, tout s’est bien passé, même si – et c’était assez amusant – mon profil pouvait paraître surprenant de par mon âge. En effet, j’étais une stagiaire de 29 ans, soit quasiment même âge environ que mes responsables, souvent dans le métier depuis près de 7 ans ! Cela ne m’a pas empêchée de très vite apprendre beaucoup de choses, de prendre mes marques et de me donner à fond. C’est ce que je recherchais et c’est ce que j’ai eu.

Quelles étaient vos missions chez Roche ?
J’ai essentiellement travaillé sur le marketing autour du lancement d’une nouvelle immunothérapie dans le cancer du poumon et de la vessie. En relation avec des agences de communication et de rédaction de contenu, mais aussi avec les services médical et réglementaire de Roche, j’étais en charge de l’élaboration des documents promotionnels du produit remis aux commerciaux sur le terrain afin d’être distribués aux professionnels de santé. Ces documents sont très réglementés et demandent donc énormément de précision car ils sont validés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).



Depuis ce stage, votre carrière s’est poursuivie dans le secteur de la santé, chez NetCancer.
Oui, NetCancer est une petite entreprise que j’ai connue lors de mon stage, Roche travaillant alors avec elle sur de la rédaction de contenu scientifique pour l’organisation de formations à destination des infirmières. Du coup, quand Pauline Afonso, une camarade de promotion à Ionis-STM, m’a dit qu’elle comptait postuler chez NetCancer et qu’il y avait d’autres postes à pourvoir, je me suis renseignée. J’ai alors contacté la directrice de l’entreprise pour lui parler de mon parcours et de mon intérêt pour le poste de Business Developer. Le courant est bien passé et, au final, je me suis vue proposer un CDI. C’était vraiment une occasion en or car, non seulement elle me permettait de terminer mon stage et de débuter un travail sans réelle pause entre les deux expériences, mais elle allait aussi pouvoir me donner l’opportunité de continuer à travailler avec les équipes Roche sur certains projets que je connaissais déjà – j’allais pouvoir être opérationnelle tout de suite ! Enfin, je voulais un poste capable de me stimuler, ne souhaitant pas me reposer sur mes acquis. Or, avec un travail tourné vers l’aspect commercial, un domaine encore nouveau pour moi, j’allais obligatoirement devoir me remettre en question. Aujourd’hui, je continue donc d’utiliser mes compétences de chef de produit, mais découvre et apprécie aussi le rôle de Business Developper, en allant démarcher les entreprises pharma pour leur proposer de la formation entre autres.

Finalement, ce qui vous plaît, c’est le challenge permanent ?
Exactement. Je ne peux pas rester sur une chaise à tourner en rond sinon je m’ennuie assez vite et ne pense qu’à m’enfuir en courant ! J’ai vraiment besoin de relever des défis au quotidien.


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